Je suis un saumon.

Vous savez, ce poisson un peu fou qui décide de remonter la rivière à contre-courant. On se dit que ça doit être crevant, et pourtant, ça a l'air de tellement l'amuser. Voilà, c'est moi.

Depuis petite, je me suis sentie "trop". Parler trop, rire trop fort, avoir trop de projets. J'ai donc mis en place une stratégie inconsciente : devenir plus lisse, prendre moins de place, ne pas trop briller. Mais à l'intérieur, ça bouillonnait. Cette vie pétillante, coincée dans ma tête et mon corps, avait juste envie de jaillir comme un bouchon de champagne.

Alors j'ai commencé. Un projet, puis un autre, un troisième... en parallèle de ma vie de maman et de mon métier d'institutrice.

Esthéticienne, réflexologie, aromathérapie... Mais même avec la confiance dans mes compétences, les remarques de l'entourage fusaient : "tu es trop dispersée", "tu ne vas pas au bout des choses", "ENCORE un nouveau projet ?". Et j'ai fini par y croire.

Et puis, un jour, j'ai compris. J'ai compris que j'étais différente, mais dans le bon sens du terme. Que ce fonctionnement atypique (TDAH, HPI, hypersensibilité...) n'était pas un bug, mais mon superpouvoir. Que cette pensée en arborescence me permettait de tisser des liens que personne d'autre ne voyait.

Cette quête pour comprendre mon propre mode d'emploi m'a poussée à ne jamais cesser d'apprendre, de manière obsessionnelle, sur le terrain.

J'ai plongé dans la psychologie, la thérapie, l'aide médicale urgente et l'accompagnement des traumas. J'ai arrêté d'écouter les autres pour suivre mon propre courant. Et j'ai réussi.

J'ai réussi à remonter la rivière pour arriver à ma source. Là où je suis moi, et où je me fous (pardon) de ce que les autres pensent, parce que je suis simplement heureuse de pouvoir enfin vivre selon mon propre design.